jeudi 31 juillet 2008

Mieux comprendre le miracle brésilien

Pour mieux comprendre comment le Brésil est devenu un ilot de stabilité dans cette économie mondiale tourmentée, je conseils vivement la lecture de quelques articles sortis dernièrement dans les médias américains:
- Le NY Times revient sur le boom économique et la consolidation d'une classe moyenne, résultat direct des politiques sociales cohérentes et de l'accès au micro crédit pour les plus pauvres.
- Le Brésil semble être béni avec ses impressionnantes ressources naturelles et ses bas coûts de production. Mais il n'y a pas que cela. L'article de Newsweek décrit la lutte constante que mène le gouvernement brésilien pour contrer l'inflation. Il décrit aussi l'émergence d'un secteur privé compétitif et dynamique dans les secteurs aussi diversifiés que l'aéronautique, la brasserie ou l'inévitable industrie de l'éthanol.
- Une note publiée sur l'excellent blog Passport du magazine Foreign Policy revient justement sur cet éthanol brésilien, un biocarburant rentable reposant sur une approche régionale en adécuation avec les besoins du pays.

jeudi 24 juillet 2008

"Investissez dans l'Agrobusiness"


Article intéressant du journal des finances intitulé
"Investissez dans l'agrobusiness, de la culture aux biotechnologies". On y mentionne le tout récent lancement par le Crédit Agricole du CAAM Funds Global Agriculture, dont l'objectif n'est pas de spéculer sur les matières premières agricoles, mais de s'intéresser à l'ensemble de la filière, en investissant sur des sociétés intervenant dans des domaines aussi variés que la culture, l'élevage, les semences, les engrais, les équipements, l'irrigation ainsi que le transport et la biotechnologie.

vendredi 18 juillet 2008

Les 4 grands lobbies de l’éthanol s’unissent contre l’OPEP

Le président de l’OPEP Chakib Khelil a récemment accusé l’éthanol d’être responsable pour 40% de la hausse du prix du baril de brut. Il attribut le reste de cette hausse au dollar faible et à une géopolitique compliquée. La riposte ne s’est pas fait attendre. Les 4 lobbies des principaux pays prodcuteurs d’éthanol avec en tête le U.S. Renewable Fuels Association (Etats-Unis), Canadian Renewable Fuels Association (Canada), Association des producteurs de canne à sucre (Brésil) ainsi que l’Association européenne du bioéthanol (UE) se sont pour la première fois entendu pour contre-attaquer.

Dans une lettre publiée dans l’édition du 16 juillet du quotidien financier britannique Financial Time, ils ont qualifié le cartel des pays producteurs de pétrole de groupe « prêt à tout pour engranger plus de profit ». Selon eux, l’OPEC refuse la concurrence des énergies nouvelles. Une reproduction de la lettre est téléchargeable sur ce lien (click droit puis enregistrer sous).


Cette contre-attaque parfaitement orchestrée montre à quel point les producteurs d’éthanol ont compris l’importance de la maîtrise stratégique de l’information. Il est temps. D’abord présenté comme une solution miracle à l’addiction au pétrole, l’éthanol s’est vu accusé de tous les maux et est à présent associé à la crise alimentaire, la déforestation, et à bien d’autres problèmes. Les attaques se sont enchainées ces derniers mois avec notamment le discours du fonctionnaire de la FAO Jean Ziegler ainsi que celles ses responsables des grands groupes agroalimentaires (Nestlé, Kraft Foods, Kellogg), fatigués de payer leurs matières premières au prix fort. Les lobbies nationaux, bien organisés et influents sur leurs territoires respectifs, restaient impuissants face aux attaques provenant d’acteurs transnationaux (ONG, multinationales ou institutions internationales). L’union des forces permet à présent à ces organisations de répondre d’une même voix aux allégations.

Sources: Wall Street Journal, UNICA

jeudi 10 juillet 2008

Le Brésil affirme son statut de puissance agroénergétique

Le président brésilien Luiz Inacio Lula Da Silva a récemment annoncé que son gouvernement élèvera les crédits pour l’agriculture à U$D 50 milliards pour aider à lutter contre la crise alimentaire mondiale.

La déclaration d’intention est louable, mais le but de cette injection majeure de fonds dans ce secteur est avant tout de doter le Brésil d’une agriculture performante, capable de profiter au maximum du supercycle des commodities agricoles. Cette hausse des aides a pour ambition de faire augmenter la production annuelle de grains de 5% par rapport à l’an passé (143,2 millions de tonnes). En mai 2008, les exportations mensuelles de l’industrie agroalimentaire brésilienne ont battu un records en atteignant U$D 7,5 Milliards. Dans les classements des exportateurs d’aliments, ce pays arrive en première place pour la viande bovine, les poulets, le sucre, le café, et le jus d’orange. C’est aussi, après les Etats-Unis, le deuxième exportateur mondial de soja.

Les biocarburants sont pour le moment largement destinés au marché interne. La part de l’éthanol dans la matrice énergétique brésilienne est en constante augmentation (16% aujourd’hui), et pas uniquement dans le transport. Brasilia envisage d’alimenter les centrales thermiques avec les dérivés de la canne à sucre pour produire 24.000 Mégawatts d’ici 2015. Le développement des exportations n’est néanmoins pas écarté. Avec un prix de production de U$D 25c/Litre, l’éthanol brésilien est bien plus compétitif que son concurrent américain fabriqué à partir du maïs. Son rendement énergétique six fois supérieur. Le président Lula a pris la défense de son éthanol devant la série d’attaques informationnelles qu’il attribue au lobby du pétrole. L’objectif est à présent de rendre sa production irréprochable pour s’aligner sur les standards européens. Il reste encore fort à faire sur ce domaine. Les conditions de travail dans les plantations de canne à sucre sont souvent déplorables et les engagements pour protéger la forêt amazonienne en sont restés lettre morte.

Sources: Clarin, La Nacion

mercredi 2 juillet 2008

Pourquoi le prix des aliments va encore augmenter

  • Les importantes inondations dans le Midwest ne resteront pas sans conséquences sur les rendements lors de les prochaines récolte de soja et maïs aux Etats-Unis. Les répercutions seront mondiales.
  • Barack Obama, le grand favori de l’élection présidentielle américaine ne voit apparemment aucun problème à continuer à subventionner la production d’éthanol à partir du maïs. C’est toujours mieux selon lui que « d’acheter du pétrole à des dictatures ». Au-delà de cette préoccupation stratégique, il semblerait que plusieurs proches conseillers d'Obama soient très liés à l’industrie de l’éthanol. Pour un candidat qui avait promis de mettre de l'ordre dans les lobbies de Washington, c’est plutôt bien parti…
  • Le prix des intrants essentiels à la production de céréales et des oléagineux sont en augmentation constante. Les engrais phosphatés à plus de u$d1.200/Tonne, le baril a u$d 140 rendent les couts de production insupportable. Rappelons que les matières premières des engrais comme les roches phosphatées sont, à l’instar du pétrole, des ressources naturelles non-renouvelables. Les projections d’augmentation des prix sont alarmantes et laissent présager une réduction voir un abandon progressif de la fertilisation et des autres technologies.
  • On a souvent présenté les hedges funds comme principaux responsables de la spéculation sur les cours des commodities agricoles. L’action des fonds d’indexation n’a que peu souvent été mentionnée. Ils seraient aujourd’hui à la tête de plus de u$d 260 Milliards de positions sur les marchés de soft commodities (contre 13 Milliards en 2004). Le vrai danger réside dans la stratégie de ces fonds qui consiste à accumuler des positions sur la durée. Ce mode d’action dénommé « Buy and hold » contribue à créer une hausse artificielle des cours, en déconnectant le marché des fondements que sont l’offre et la demande.

Pour aller plus loin sur le thème, consultez l’excellente note publiée sur le site du think tank américain Council of Foreign Relations.

mardi 10 juin 2008

Récolte amère en perspective

Alors que le monde entier espère des récoltes records pour freiner la crise alimentaire, on craint aux Etats-Unis et dans d'autres grands pays producteurs que celles-ci soient décevantes.
Les producteurs américains de maïs et de soja souffrent actuellement des pluies trop abondantes tandis que les producteurs australiens de blé sont une nouvelle fois confronté à la sècheresse. Ces facteurs climatiques retardent la période clé de la semence, réduisant ainsi les perspectives de bons rendements.

Le monde a plus que jamais besoin de plus de soja, de maïs et de blé. Les agriculteurs du monde entier ont répondu au challenge en remettant en culture des millions d'hectares. Mais les aléas climatiques rendent chaque année la tâche plus difficile.
Au moment même où le Midwest américain devrait être couvert d'un immense tapis vert, les farmers de l'Iowa ou du Wisconsin doivent attendre la fin des innondations pour semer soja et maïs. En Australie, les faibles niveaux de précipitation ne permettent toujours pas aux agriculteurs de semer leur blé. Ces délais aurront là aussi des conséquences néfastes sur les rendements. Les experts prévoient déjà une récolte de blé en dessous de la moyenne pour ce grand pays producteur.

Les agriculteurs ont pour habitude de dire que les prix élevés ne durent jamais, car en encourageant la production, ils contribuent à couvrir rapidement la demande pour ainsi faire baisser les cours. La conjoncture actuelle pourraient leur donner tort. Si la surface cultivée a augmenté de manière significative, plusieurs éléments pourraient affecter les rendements.
En plus de la mauvaise météo, les agriculteurs subissent de plein fouet l'explosion des coûts de production. Le prix du carburant a doublé et celui des engrais, élément clé de la productivité, a éte multiplié par 3 ou 4 par rapport à la dernière campagne (et la hausse continue...). Fertiliser ses cultures apparait aujourd'hui comme un luxe. On préfère baisser les dose au risque d'obtenir des rendements moindres. Cela aura indéniablement un impact sur la production, et la répercussion sur les prix risque d'être douloureuse. Les prix records qu'ont connu les denrées agricoles au début 2008 pourraient facilement être dápassés.

Sources: USDA, NY Times

samedi 31 mai 2008

A quand la première ferme verticale?


Traiter les eaux usées, rapprocher la production alimentaire des centres urbains, ne plus dépendre des aléas climatiques...le concept de ferme verticale à tout pour séduire, d'autant plus dans le contexte actuel d'aliments chers. En témoigne le buzz sur la blogosphère et dans les médias US. Même si certaines villes américaines semblent être intéressées, personne n'est encore pret à débourser U$D 200 m pour s'offrir une "Vertical Farm". En attendant de voir pousser la première d'entre elles, on peut toujours rêver devant les vision d'artiste comme celle disponible ci-dessus. Plus de détails sur ce projet intéressant sur www.verticalfarm.com
 

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