
L’entreprise américaine a débuté avec un site expérimental de 40 hectares, près de Bahia Kino voir image satellite ci-dessous), dans l’Etat de Sonora. Une autre ferme de 400 hectares située à Tostiota, plus au sud, produira avant la fin d’année 250.000 L. Cette plantation pilote pourrait rapidement s’étendre sur 10.000 hectares et peut-être beaucoup plus dans quelques années. Cette plaine côtière d’Hermosillo abrite plus de 100.000 hectares de terres à l’abandon, asséchées par la surexploitation des nappes phréatiques. Le président de GSI Carl Hodge prévoit un investissement de U$D 35 millions étalé sur 2008/09. Si les résultats de cette première unité de production à grande échelle s’avère probants, GSI envisage d’implanter des fermes similaires dans d’autres pays d’Amérique Latine. Hodge évoque déjà le Chili et la côte nord du Brésil.GSI se présente comme un bienfaiteur en ces terres désertiques du nord du Mexique, apportant emplois et revenus aux Etats de la fédération n’ayant pas ou peu de ressources naturelles. Les autorités locales et nationales ont jusque là apporté leur soutien à l’initiative. Le Sener, le Ministère mexicain de l’énergie a d’ailleurs approuvé en février une directive sur les biocarburants lui permettant d’émettre des permis pour produire , stocker, transporter et vendre le combustible.
Fausse bonne idée?
GSI et un autre organisme dénommé Seawater Foundation (un « lobby » regroupant toutes les entreprises intéressés par cette technique de production) communique déjà sur les bénéfices environnementaux et sociaux qu’apporterait l’exploitation massive d’une telle ressource. Selon eux, ces grande fermes de salicorne, si elles se généralisent dans le monde pourraient non seulement absorber des quantités importantes de CO2, mais aussi contribuer à lutter contre la hausse du niveau des océans, tant le pompage d’eau de mer serait important (ils avancent un chiffre de 38.000 m3/seconde si l'on cultive 25 millions d’hectares au niveau mondial).
Ces belles promesses ont un air de déjà vu. Les biocarburants ont trop souvent été présentés comme le remède miracle au changement climatique. Les réalités commerciales sont parfois moins reluisantes, comme on le précisait sur ce blog lors du post intitulé « dérive sur les marchés de biodiesel ». Restons prudents sur cette initiative car même si elle apparait intéressante au premier abord, on ne connait pas encore l’impact d’une telle culture sur l’environnement (que fait-on du sel ?). Soft Commodities Intelligence garde un œil sur ce dossier.
Sources: Business News Americas, Biodiesel Argentina