Déplacement qui tombe mal
Manque de chance, je dois me rendre chez un client de la province de Santa Fe. L’itinéraire: 300 km de routes coupées en plusieurs endroits par des tractorazos, les manifs d’agriculteurs. En plus, s’ils découvrent que je travail dans l’agro, ils me qualifieront de traitre pour ne pas m’être joins au mouvement. Anticipation : mieux vaut partir plus tôt que prévu et se munir d’une bonne carte routière.
Au bout de 50 km…blocage, file de camions interminable et inflexibilité de la part des grévistes. Demi-tour, option chemin de terre pour rejoindre une route alternative plus au nord. Une heure de piste à éviter les creux et les tatous imprudents… et enfin cette fameuse route provinciale 10, vierge de tout barrage. Enfin c’est ce que je croyais. Rebelote 30 Km plus loin, tracteurs et moissonneuses en rangs serrés. Les camionneurs (pas des tendres en Argentine) se regroupent et haussent la voix, le climat est tendu. Les agriculteurs grévistes ne font pas les fiers. C’est le moment parfait pour placer un subterfuge, le fameux coup du jeune français candide qui parcourt le pays en voiture, du style je vous comprends, mais c’est pas ma guerre. « Allez, c’est bon, passe sur le bas côté…». Gracias señor. Je suis finalement arrivé à l’heure à mon rendez-vous.
Personne ne cède
Ce contact direct avec le mouvement de protestation agricole m’a fait prendre conscience que la relation conflictuelle entretenue par l’administration Kirchner à l’égard du secteur de l’agro n’est pas près de cesser. La détermination du monde agricole est à la hauteur de l’agacement. Les producteurs bénéficient en plus d’un certain appuie de l’opinion public. Les différents syndicats ont à ce titre promis de ne pas perturber les déplacements touristiques lors du weekend de Pâques.
Toutes les conditions sont donc réunies pour assister à un bras de fer prolongé entre l’administration de Cristina Kirchner et le monde paysan. Le manque de dialogue, mènera-t-il au chaos ? Peut-être pas mais ce conflit nuit déjà à l’attractivité du pays.
D’après Bloomberg, la Deutsch Bank AG conseil aux investisseurs de ne pas miser sur l’Argentine. La banque évoque l’inflation rampante et surtout les décisions imprévisibles du gouvernement, comme ces augmentations subites des taxes douanières ou les politique de prix fixe sur les produits de consommation.
Sources: La Nación, Infocampo, Bloomberg
1 commentaire:
Comme toujours article très intéressant; mais il l'est d'autant plus que tu nous racontes un peu ta vie! :-)
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