jeudi 10 juillet 2008

Le Brésil affirme son statut de puissance agroénergétique

Le président brésilien Luiz Inacio Lula Da Silva a récemment annoncé que son gouvernement élèvera les crédits pour l’agriculture à U$D 50 milliards pour aider à lutter contre la crise alimentaire mondiale.

La déclaration d’intention est louable, mais le but de cette injection majeure de fonds dans ce secteur est avant tout de doter le Brésil d’une agriculture performante, capable de profiter au maximum du supercycle des commodities agricoles. Cette hausse des aides a pour ambition de faire augmenter la production annuelle de grains de 5% par rapport à l’an passé (143,2 millions de tonnes). En mai 2008, les exportations mensuelles de l’industrie agroalimentaire brésilienne ont battu un records en atteignant U$D 7,5 Milliards. Dans les classements des exportateurs d’aliments, ce pays arrive en première place pour la viande bovine, les poulets, le sucre, le café, et le jus d’orange. C’est aussi, après les Etats-Unis, le deuxième exportateur mondial de soja.

Les biocarburants sont pour le moment largement destinés au marché interne. La part de l’éthanol dans la matrice énergétique brésilienne est en constante augmentation (16% aujourd’hui), et pas uniquement dans le transport. Brasilia envisage d’alimenter les centrales thermiques avec les dérivés de la canne à sucre pour produire 24.000 Mégawatts d’ici 2015. Le développement des exportations n’est néanmoins pas écarté. Avec un prix de production de U$D 25c/Litre, l’éthanol brésilien est bien plus compétitif que son concurrent américain fabriqué à partir du maïs. Son rendement énergétique six fois supérieur. Le président Lula a pris la défense de son éthanol devant la série d’attaques informationnelles qu’il attribue au lobby du pétrole. L’objectif est à présent de rendre sa production irréprochable pour s’aligner sur les standards européens. Il reste encore fort à faire sur ce domaine. Les conditions de travail dans les plantations de canne à sucre sont souvent déplorables et les engagements pour protéger la forêt amazonienne en sont restés lettre morte.

Sources: Clarin, La Nacion

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