Cette semaine le fait le plus important fut la hausse spectaculaire du pétrole et son impact sur les prix des grains. Toutefois le doute subsiste sur l'importance du rôle de la spéculation dans cette folle monté. Il est vrai que les stocks de pétrole et dérivés baissent, tandis que l'OPEP n'augmente pas la production. Mais les actions spéculatives ont également leur part de responsabilité. Les cinq grandes banques d'investissement avaient envisagé un baril au-dessus des 140 u$s, et devant ce scénario une grande quantité d'opérateurs a acheté, aidant ainsi à concrétiser la prophétie. Un ajustement aura lieu tôt ou tard si les fondements ne justifient pas cette situation. C’est un mécanisme semblable qui régit les marchés des grains. Les bas stocks actuels ainsi que les perspectives de production assombries par les aléas climatiques justifient les prix élevés. Mais il y a aussi beaucoup de spéculation: 30 à 40 % des positions à Chicago sont spéculatives. Le principal sujet de préoccupation est l’humidité du climat aux Etats-Unis qui retarde l'ensemencement tant du maïs comme du soja. Ce retard dans les cycles éloigne la perspective d’obtenir de bons rendements. Les faibles niveaux de précipitation observés en Australie installent également une certaine nervosité sur les marchés du blé. Alors pourquoi ce panorama rempli d’incertitudes n’entraîne-t-il pas une hausse des prix? Peut-être est-ce que les spéculateurs sont entrain de sortir des marchés ou bien qu'ils perçoivent que les prix sont allés trop loin.
Argentine : une conjoncture plus que jamais compliquée
Cette semaine tout le monde attendait avec espoir un accord agriculteurs-gouvernement. La trève observée par les deux partis a permis une reprise de la commercialisation des grains. Les producteurs ont vendu leur maïs à des prix très intéressants mais continuent néanmoins à retenir le soja. Les exportateurs sont pressés car tout le monde craint une reprise des blocages. La trêve prendra fin si les prochaines négociations ne débouchent sur aucun accord. Si c’est le cas, on peut s’attendre à une radicalisation des bases du mouvement agricole, auquel pourrait se rallier les populations rurales. De son côté, le gouvernement se montre intransigeant. Pour les Kirchners, revenir sur la politique des rétentions serait un revers majeur. La présidente comme son mari ne sont pas décidé à perdre la face. La perspective d'une sortie "douce " de ce conflit s'éloigne de jour en jour.
Source: Bloomberg, USDA, La Nación
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire