mercredi 11 novembre 2009

La réforme agraire de Chavez peine à convaincre



En 2005, le gouvernement d’Hugo Chavez a démarré au Venezuela un vaste programme de redistribution des terres cultivables. Le premier objectif était de corriger les inégalités dans les zones rurales du pays, et le second d’atteindre l’autonomie alimentaire. La réalité de 2009 est bien éloignée des rêves du caudillo des Caraïbes: les importations de produits alimentaires ont en effet triplé depuis 2004.

Le secteur agricole vénézuelien n’a rien à voir avec celui des grands exportateurs d’aliments de la région. Le pays a toujours compté sur la vente de pétrole pour ensuite importer la grande majorité des denrées alimentaires lui faisant défaut. L’ambition de développer l’agriculture vivrière en incluant les paysans pauvres au projet est tout à fait louable, encore faut-il y mettre les moyens.

Les vieilles recettes d’agriculture prolétarienne à elles seules n’ont en effet pas su renverser cette tendance historique, bien au contraire. Les paysans pauvres s’étant vus remettre des lots cultivables peinent à tirer profit de leurs propriétés. Ils ne bénéficient généralement pas de la formation suffisante mais c’est surtout l’absence de machines agricoles, l’accès difficile au crédit et la mauvaise gestion de l’eau qui les empêchent de développer un modèle rentable. Certains ont finalement trouvé plus intéressant de louer les terres récemment acquises à de plus gros propriétaires ayant les moyens de les exploiter.

D’un autre côté, les expropriations massives ont découragé les investissements dans l’agriculture, et la production a chuté. L’élevage, autrefois considérée comme une activité rentable, a pratiquement disparu de certaines zones du pays. C'est le peuple vénézuelien tdans son intégralité qui subit l'échec de cette réforme: la valeur annuelle des importations alimentaires est passée d’une moyenne historique de US$75 par habitant à US$267.

L’opposition au pouvoir en place s’est évidemment saisie du dossier: Hiram Gaviria, un ancien ministre de l’agriculture qui a rompu ses liens avec Chavez en 2001, accuse aujourd’hui le président vénézuelien « d’avoir détruit la production agricole nationale ».

Hugo Chavez n’entend pourtant pas revenir sur son programme, il affirme au contraire vouloir approfondir la réforme. Il fait à présent appel à des équipes d’ingénieurs agronomes argentins, cubains et même chinois pour améliorer les rendements des cultures existantes et en implanter de nouvelles comme le soja.

Il a réitérer dans un récent discours que « l’autosuffisance alimentaire serait atteinte dans quelques années » et que dans un avenir proche « le Venezuela lui aussi commencera à exporter des aliments aux pays qui en ont besoin ».

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