De nombreux hauts fonctionnaires de l’ONU ont récemment manifesté leur inquiétude sur une potentielle crise alimentaire généralisée.La directrice du Programme Alimentaire des Nations Unies Josette Sheeran, s’était inquiétée le mois dernier « d’un nouveau visage de la faim, qui touche de plus en plus les populations urbaines, incapables de suivre la hausse des prix des denrées alimentaires ». Le Programme Alimentaire a par ailleurs lancé un appel pour lever des fonds. La hausse spectaculaire du prix des soft commodities rend son action de plus en plus délicate. U$D 3 milliards lui sont nécessaires pour continuer à aider plus de 78 millions de personnes à travers le monde.
Le Sous-secrétaire Général aux Affaires Humanitaires John Holmes a de son côté souligné lundi lors d’une conférence à Dubaï que « les implications sécuritaires d’une crise alimentaire ne devraient pas être sous estimées au moment où les émeutes de la faim se multiplient à travers le globe ». Egypte, Haïti et Côte d’Ivoire cette semaine, Cameroun, Indonésie et tant d’autres ces derniers mois…le phénomène semble se diffuser de manière inéluctable dans le tiers monde. Ces émeutes constituent un facteur d’instabilité aggravant dans des pays déjà économiquement fébriles.
L’inquiétude de ces hauts fonctionnaires est donc toute justifiée à l’heure où la violence de ces protestations s’intensifie (plusieurs morts à Haïti, plus de 40 au Cameroun). Le blog Foreign Passport du magazine américain Foreign Policy propose de suivre cette actualité au travers de sa rubrique intitulé Food-riot watch.
Sources: The Guardian, Foreign Policy
3 commentaires:
Les USA et l'Union Européenne viennent de débloquer respectivement 2OO millions US$ et 175 millions € pour le programme alimentaire mondial PAM.
face aux 3 milliards US$ requis, c'est une goute d'eau...le problème n'est il pas que des pays nouvellement riche (Chine, Inde Russie etc..) devraient cotiser pour ce genre d'action, mais qu'ils doivent eux même nourrir une population représentant le tiers de la planete?
Une solution serait peut être aussi de revoir notre politique de soutien à l'agriculture dans les pays africain: pour qu'ils soient autonomes.
Mais cela est-il souhaité?
Merci pour ton commentaire MT.
On voit aujourd'hui les pays du nord se mobiliser pour prévenir une crise alimentaire généralisée, mais comme tu le dis les fonds débloqués ne suffiront pas. La vérité c'est que les instances mondiales comme le FMI et la Banque Mondiale n'ont pas suffisamment investis ces 20 dernières années dans ce qui aurait du être une révolution verte globale. Il faut aussi l'admettre: les mesures protectionnistes prises par l'Europe et le Etats-Unis pour protéger leurs agriculteurs ont inhibé le développement de l'agriculture dans les pays du tiers monde. Peu nombreux sont ceux qui osent faire ce constat.
En attendant, on préfère sortir les grandes phrases comme les "Bio carburants sont un crime contre l'humanité": c'est passer à côté du problème. Comme tu es un lecteur attentionné, tu auras compris ma position sur ce sujet: je ne suis absolument pas d'accords qu'on fasse des biocarburants un bouc émissaire. Les causes sont multiples et les politiques des pays développés ont leur part de responsabilité dans cette crise actuelle.
hello!
oui je reconnais que les causes sont surement multiples.
Rien n'a été fait pr aider les pays en développmeent à satisfaire l'autosuffisance alimentaire (alors que la France, ou les USA n'ont jamais cessé de proner cette vision pour eux même). Par ailleurs la PAC a peut être gelé des terres agricoles en UE.
Enfin, que la tonne de riz puisse prendre 30% en une seule séance de bourse, n'est-ce pas là le signe d'une forte spéculation?
merci pour ton point de vue qui a le mérite d'être objectif!
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